Pour la neuvième édition de la "balade gauloise",
Pépé, notre GO avait décidé de nous entraîner dans le Haut-Doubs, à
Pierrefontaine-les-Varans, aux portes de la vallée du Dessoubre. Cette vallée
est un lieu de prédilection pour les randonneurs et les pêcheurs, mais pour les
motards c'est un endroit magique dont on ne se lasse pas. Entre Consolation où
le Dessoubre prend sa source et Saint-Hippolyte où il se jette dans le Doubs,
c'est plus de 30 kms d'une route bien dessinée, qui serpente le long de la
rivière. Même engluée dans le
brouillard comme au matin de cette balade, les lumières sont exceptionnelles.
A chaque virage c'est un point de vue différent : une petite cascade, un vieux
pont, un moulin.
La veille, j'avais bien failli ne pas rejoindre la
tribu, ma GSA ayant décidé de se mettre en panne juste après avoir fait le plein
à Saint-Vit, pas très loin de Besançon. Je savais qu'une action de rappel
portant sur l'électronique de la pompe à essence était en cours et j'avais prévu
de la faire la semaine suivante. Pas de chance ! Du coup, remorquage jusqu'à la
concession BM de Besançon, changement éclair du relais défaillant et départ à la
nuit tombante en espérant arriver à Pierrefontaine pour l'apéro. Soit dit en passant, je
n'ai jamais eu autant d'action de rappel que sur cette GS 2008 : amortisseur
avant, durits de frein, Antenne anti démarrage EWS, système anti-cliquetis et
cette foutue pompe à essence. Mais pour l'heure, j'avais rejoint mes petits
camarades et nous fêtions nos retrouvailles autour d'un punch de bienvenue.
Belle ambiance, quelques têtes nouvelles de gauloises et de gaulois et les
piliers habituels : Japouille en GS, Le Druide Philo et sa compagne Dame Jo,
Robin Adventurer, Patix et Mary sur une ritalienne improbable, Pôpa et
Moumoune... Je ne les cite pas tous.
Le lendemain matin à l'aube, personne ne manquait à l'appel malgré la pluie, le
brouillard et un froid à glacer un ours polaire. La première étape de la balade
allait nous emmener jusqu'à Indevillers, en passant par la vallée du Dessoubre,
celle du Doubs et la Corniche du Jura. Contrairement au Dessoubre, la vallée du
Doubs est contrastée : parfois large et parcourue par des méandres paresseux,
parfois encaissée comme à Saint-Hippolyte ou impressionnante comme au
Saut-du-Doubs.
Le Gaulois étant un poil imprévisible, nous ratons Saint-Ursanne en Suisse
(dommage pour les amateurs de vieilles pierres parce que cette ancienne cité,
connue pour ses "médiévales"
est très belle. En
revanche, la Corniche du Jura est au rendez-vous et nous gratifie de magnifiques
échappées sur les montagnes qui peinent à se débarrasser des longues écharpes de
brouillard. La montée vers la ferme auberge de "Chez Nous" se fait par une route
à chèvres sous l'oeil goguenard des vaches qui se demandent ce qu'un tel
troupeau de chevaux mécaniques vient faire ici ! Ce qu'il vient faire, c'est sa
pause déjeuner dans un endroit authentique qui propose une cuisine simple mais
de terroir avec une ambiance musicale chaleureuse assurée par des
accordéonistes.
Après le repas, je m'éclipse afin de trouver un
endroit pour photographier mes petits camarades en action. Comme ils se
traînent, j'ai le temps de m'arrêter à Goumois pour photographier le Doubs et
même de flâner dans les belles enfilades de la
corniche qui n'est pas sans rappeler celle du Vercors, avec
ses balcons vertigineux et ses routes creusées dans la roche. Un quart d'heure
plus tard, le doigt sur la gâchette de mon Lumix, je mitraillais la horde en
rafales successives jusqu'au passage de la Corto Mobile, qui dans mon esprit
fermait la marche. Sauf que derrière la Seven Martin, y'avait encore deux
loustics que j'allais rejoindre rapidement et déposer sans scrupule, avant
d'aller taquiner quelques gaulois plus consistant. ;-) Pour être
tout à fait honnête, Pôpa qui en mon absence avait pris ma place de serre-file
(merci Pôpa) s'attendait à ce que je la reprenne sagement. Première grave erreur
! Il m'expliquera plus tard qu'il avait hésité à enquiller derrière moi.
Deuxième grave erreur ! Ne jamais oublier que le motard chaud-bouillant est opportuniste et
sournois. ;-)
Après Villers-le-Lac la D398 est une petite départementale "velue" : boueuse,
humide et gravillonnée à souhait. Mais l'apothéose se situe après le cirque de
Consolation entre Guyans-Vennes et Plaimbois où Robin ne devra son salut qu'à la
protection de Sainte-Radegonde, patronne de la petite chapelle toute blanche
perchée sur les hauteurs de Vennes. Un peu plus loin, la route pique du nez dans
la combe, sous le couvert d'une forêt obscure et rejoint la vallée de la
Reverotte qui nous conduit à Pierrefontaine pour une belle et joyeuse soirée
d'adieux. |