HONFLEUR

par les routes vicinales

NORMANDIE

Route à GS

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Les routes qui mènent à Honfleur sont aussi nombreuses que celles qui mènent à Rome : par la vallée de la Seine en empruntant les bacs pour suivre les méandres aux plus près ; par Lisieux et le bocage du Pays d'Auge ; par les Pays de Bray et de Caux... mais ce jour-là, notre rémora Véronique avait choisi un itinéraire spécial GS, avec pour unique critère les petites départementales, voire les vicinales, sans toutefois oser les chemins et les routes forestières, because une Ducati égarée au milieu des gazelles teutonnes de la liste GS-Fr. Donc, de la route plutôt étroite, tournicotante à souhait et moussue par endroit, traversant les paysages de la Normandie profonde qu'on ne peut découvrir par les itinéraires classiques. Bref une balade "agricole" et bucolique, avec un avantage inestimable : l'absence de radars et/ou de gendarmes embusqués. Enfin, pour l'instant parce que par les temps qui courent, y'aura bien un obsédé de la répression pour souffler à Guéant l'idée saugrenue... mais lucrative d'installer des radars jusque dans les cours de ferme.
En revanche, du gendarme, on en verra comme jamais en arrivant dans la région de Honfleur, mais c'était du "non-embusqué", du qui se montre, du qui avait été missionné pour assurer la sécurité du G8 de Deauville. Sur le pont de Normandie que nous avons traversé deux fois par gourmandise, il y avait un gendarme tous les 200 mètres ! Et vu le vent qui soufflait dans l'embouchure de la Seine, ils ne devaient pas sentir le moisi. En montant sur les hauteurs de Honfleur pour nous rendre sur le lieu du pique-nique, j'avais observé dans les rétros que 4 motos supplémentaires, ressemblant à des gros scoots, nous filaient le train. C'est fou ce que les FJR ressemblent à des scoots ! ;-)
On se gare donc sur la plateforme du Mont-Joli suivis par les bleus qui nous imitent, et avec qui nous taillerons une bavette instructive, à grands coups de tutoiement, vérifiant par là que le motard de la gendarmerie est d'abord motard avant d'être gendarme. La discussion portera sur leurs motos dont ils se plaignent en raison d'une protection insuffisante et une tenue de route improbable sur le mouillé :
"Le FJR, c'est de la daube ! Sur le sec et dans le viroleux, ça prend 200 sans problème mais sur le mouillé, à 80, tu perds l'avant. Les anciennes RT, 1100, 1150, c'était des veaux. On aurait bien aimé avoir les 1200, sauf que pour le prix d'un 12, t'as deux Yam's... Et ta GSA, t'en es content ? Qu'est ce que tu penses des nouvelles K ?..."
Un mot quand même sur le guidage et les mérites comparés des Garmin et des Tomtom. Je ne loupe jamais une occasion de me moquer gentiment de ma copine Véro, qui ne jure que par "Monsieur Tomtom" et qui immanquablement se retrouve perdue au fin fond de la brousse, tout aussi déboussolée que son GPS. Des mauvaises langues, dont je ne pense pas faire partie, diront que le problème ne se situe pas au niveau du matériel. Ca n'est pas tout à fait impossible mais je crois que les responsabilités sont partagées. L'interface de navigation et la carto d'un Zumo sont peut être moins séduisantes que celles d'un Tomtom mais en tout cas, le guidage est globalement plus précis et donc plus fiable. Moyennant quoi, avec quelques petits coups de pouce, notre rémora parviendra à retrouver sa route et à nous ramener à bon port. Sans "Monsieur Garmin", on y serait toujours ;-)
Au final, une bien belle balade taillée spécialement pour les GS mais tout à fait possible pour la majorité des motos.