BMW R1250 R
Dernière mise à jour
20/09/2024
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ARDECHE
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AUVERGNE RHONE-ALPES
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Itinéraire sud
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Itinéraire nord |
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Je n'avais plus posé mes roues en Ardèche depuis 1999, époque à laquelle
j'avais participé à la "Concentre" annuelle du News-Group fr.rec.moto,
qui s'était déroulée à Larnas, au sud du département. Véro et Arnaud, nos deux GO, avaient choisi de nous faire
découvrir l'Ardèche sauvage et profonde, celle qui sort des sentiers
battus, des lieux touristiques que sont les gorges de l'Ardèche ou Vallon-Pont-d'Arc.
Véro qui connaît bien la région avait jeté son dévolu sur le petit
village de Valgorge, au coeur du massif de Tanargue que j'avais rallié
par les cols du Pendu et de Meyrand, qui offrent des vues
saisissantes sur la montagne ardéchoise. Du col de Meyrand (1300 mètres)
la vue s'étend sur le sommet du Tanargue, la vallée de Valgorge et le
mont Lozère. Au mois de mai les genêts en fleur recouvrent littéralement
la montagne et dégagent une odeur puissante. Jusqu'à une époque récente
le genêt servait en Ardèche à fabriquer des balais, tisser des toiles
grossières et même à recouvrir les toits des fermes. Valgorge est un petit village qui fleure bon la Provence avec ses
maisons aux murs épais et aux tuiles "Canal". L'hôtel situé au coeur du
village, dirigé par un couple fort sympathique, est idéal pour
accueillir des groupes : chambres confortables, menus inventifs et
copieux, terrasse spacieuse, espace apéro, garage moto... Et comme le soleil avait
décidé d'être de la partie toutes les conditions étaient réunies pour un
week-end de rêve entre "joyeux lurons". Ces "joyeux lurons", comme ils
aiment à se faire appeler, c'est une bande de copains motards qui s'est
organisée en 2004 et que pour ma part j'ai rejoint en 2008. Une majorité
de Béhèmistes et parmi eux pour cette balade, une majorité de GSistes,
l'outil idéal il faut bien le reconnaître, pour les routes à chèvres de
la montagne ardéchoise. Il y avait là une galerie de personnages hauts en couleur, bourrés
de la plus mauvaise foi motarde possible : Invino qui dénigre les GS mais qui louche furieusement sur une Adventure depuis
que son RT et lui ne se parlent plus ; Véro sur sa GS de fille, en
recherche permanente d'une station de lavage ; à
l'opposé, Arnaud adepte du Rat's dont le but est de rendre sa moto la
plus hideuse possible ; Letaz le seul motard de la planète qui va plus
vite en marche arrière qu'en marche avant ; Gissé, le spécialiste des
cours de ferme et du surplace dans les épingles ; Christophe le
proctologue en GSA obsédé de la braguette, bref je ne les cite pas tous,
mais que des gars et des
filles éminemment sympathiques.
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Les premiers tours de roue se font dans la
fraicheur et la belle lumière du matin. Les gommes ayant chauffé sur les pentes
de Loubaresse, Véro, notre poisson pilote grimpée sur sa GS, force l'allure dans
le massif du Prataubérat et aussitôt le long serpent de motos qui ondule dans
les genêts en fleur s'étire ! Les virons sont pris à un bon rythme et la route
n'est pas large. On se concentre donc sur les trajos. Rapidement derrière Marc
qui me suit, c'est le trou mais au Pays de la France Bossue, si le tourisme et
la contemplation des paysages sont de mise, on ne boude pas non plus son plaisir
quand il vous tend les bras sous la forme d'une partie de... culbuto. ;-)
La progression vers Thines se fait donc à un train soutenu mais le peloton se
regroupe à intervalle régulier grâce au travail d'Arnaud qui fait la
girouette aux intersections. ;-)
Thines est un petit village à l'écart des circuits touristiques, niché sur un
promontoire aux pentes abruptes. Ses ruelles étroites, ses maisons aux
impressionnants toits de lauze, sa superbe église romane du 12ème siècle en font
une étape incontournable. Seul ombre au tableau : pas de "troc" pour
rafraichir le motard qui se liquéfie sous le cuir. Après le barrage de Villefort
(pensée émue pour les habitants du village englouti) un saut de puce nous amène
à La Garde-Guérin où nous décidons de pique-niquer. La Garde-Guérin est un
village fortifié isolé sur un plateau qui domine la trouée du Chassezac et ses
rochers déchiquetés qu'on peut observer depuis l'esplanade du château. Situé sur
un axe de communication important (Le "chemin de Régordane" qui reliait le
massif central à la méditerranée) le village était au moyen âge le domaine des
"Chevaliers Pariers", une milice chargée de sécuriser les routes et de protéger
les voyageurs contre les brigands. Les anciennes maisons des Pariers servent
aujourd'hui de bergeries aux quelques... 12 habitants qui continuent d'y vivre.
Du château, il reste le donjon et quelques vestiges de la demeure seigneuriale.
Après la pause déjeuner le petit bout de route qui tournicote dans les gorges de
Chassezac nous remet à bonne température. En tête, les positions ont changé. Je
roule maintenant derrière Marc tandis que Christian sur son GSA est dans ma roue. Le col de
Meyrand est avalé à bonne allure mais un peu avant le Bauzon, un petit incident
de parcours va émousser mon envie d'arsouille. Christian et moi choisissons de
nous laisser glisser en queue de peloton pour terminer tranquillement la balade.
Devant moi, la GSA de Christophe avec ses grosses valoches et son opulente poitr^^^onnalité
ondule gracieusement de la croupe et Krissetian me surprend par l'aisance avec laquelle il
manie son gros scoot.
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Au départ de Valgorge
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Le Village de Thines
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GS_istes en balade
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Donjon de Garde-Guérin
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La trouée du Chassezac
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Maisons des Pariers à Garde-Guérin
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La
veille nous avait permis d'explorer la partie méridionale, presque cévenole de
l'Ardèche, la balade du jour allait nous amener dans "l'Ardèche verte" du
Haut-Vivarais. Changement de pâturage, changement de paysages : autant le sud
est sec, calcaire, creusé par des gorges profondes, méditerranéen, autant le
nord ressemble aux paysages du massif central avec ses moyennes montagnes et ses
collines humides et verdoyantes.
Au col de la Chavade nous plongeons sur Mazan l'Abbaye par une petite route
escarpée qui offre de jolis points de vue sur la vallée de l'Ardèche. Un panneau
à gauche de la route indique que nous sommes aux sources de l'Ardèche. Véro, qui
sait que j'aime les vieilles choses, me comble en faisant une pause à l'abbaye
de Mazan. Ancienne abbaye cistercienne fondée au 12eme siècle, elle connut ses
heures de gloire jusqu'à la guerre de cent ans. Pillée par les "routiers", les
mêmes bandits de grands chemins qui sévissaient sur la Régordane au sud,
l'abbaye est affaiblie et ne résistera pas aux assauts des huguenots pendant les
guerres de religions. On raconte qu'avant le dernier pillage, les moines
auraient fondu tous leurs trésors en une cloche en or, qu'ils auraient enterrée
sur le site.
A la Révolution elle n'abrite plus que quelques moines qui vivent misérablement.
Abandonnée, le monument sera enfin démantelé par les habitants pour leur
construction personnelles et celle de la petite église paroissiale. Des
bâtiments conventuels, il ne reste aujourd'hui qu'une travée du cloître où
subsistent quelques belles sculptures aux motifs végétaux.
Après Langogne la D500 est un beau ruban au revêtement nickel et aux virages
bien dessinés qu'on s'enroule avec bonheur tandis que la petite blanche qui nous
fait descendre sur le lac d'Issarlès, notre pause déjeuner, nous fait renouer
avec les plaisirs des routes à chèvres, étroites et "velues". Si vous passez par
Issarlès, ne faites pas comme moi : sautez dans votre maillot de bain et piquez
une tête dans le lac. Aménagé pour la baignade, il reste néanmoins sauvage et
géologiquement exceptionnel puisqu'il s'agit du plus profond lac de maar de
France (138 mètres de profondeur). Les maars, c'est un phénomène volcanique
pendant lequel la remontée du magma traverse une nappe phréatique qui se
vaporise sous l'effet de la chaleur, créant ainsi une véritable explosion qui
forme un cratère profond, ensuite alimenté par les cours d'eau. Le lac Pavin
résulte du même phénomène.
Une petite liaison digestive nous emmène gentiment vers le Gerbier de Jonc aux
sources de la Loire. Officiellement, la source est située dans une ferme mais
c'est plutôt la réunion de tous les ruisselets qui s'épanchent au pied du mont
Gerbier qui forme la Loire. Quelques kilomètres plus loin, du côté du Pont
d'Usclades, dans un site magnifique, la Loire est déjà plus conséquente. A
Largentière, dernier arrêt de la journée, je m'éclipse momentanément pour faire
quelques photos pendant que mes compagnons sirotent un rafraichissement.
Largentière qui tient son nom d'anciennes mines d'argent est une pittoresque
cité médiévale dominée par un château du 15ème.
Et comme il serait dommage de terminer une aussi belle journée sans un dernier
petit plaisir, Véro et moi, enquillons la route qui mène à Valgorge à un
rythme... tonique, comme elle le dira à l'arrivée.
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Mazan l'Abbaye
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Cloître de Mazan l'Abbaye |
La Loire à Usclades
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Largentière
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OU
MANGER ? OU DORMIR ? |
Valgorge |
Hôtel Le Tanargue -
07110 - Valgorge
Tél : 04.75.88.98.98 |
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