Le Parc Naturel du
Perche ne couvre qu'une partie du Perche "géographique". A sa
création
en 1998, il regroupait 118 communes situées dans l'Orne et
l'Eure-et-Loir. Aujourd'hui, en 2023, il n'en compte que 91 mais s'est
globalement étendu ! La raison en est simple : le
regroupement de plusieurs communes. Géographiquement, c'est une région
de collines et de forêts de hêtres et de
chênes. Mais c'est aussi un patrimoine bâti remarquable : des
petits villages typiques comme La Perrière, des châteaux et surtout un
grand nombre de manoirs. On en compte aujourd'hui une centaine mais à
l'origine il y en avait davantage : on avance le chiffre de 700 !
Construits entre le 15ème et le 17ème siècle, ils appartenaient à
des petits seigneurs-fermiers. Il existe un "circuit touristique des
manoirs" qui fait environ 70 kms. (Voir ci-dessus
l'itinéraire et le lien gpx) La plupart du temps on ne peut les
admirer que depuis la route ou les chemins mais sur ce "circuit des
manoirs", certains sont ouverts au public, comme ceux de Courboyer,
Lormarin, Lorière... A l'occasion d'une autre balade j'avais également
découvert l'abbaye de Soligny-la-Trappe au nord de Mortagne. (Voir
la page). L'abbaye ne se visite pas mais au magasin, on peut se
ravitailler en bières, confitures... et visionner une vidéo qui retrace
l'histoire du monument et de la communauté trappiste. La balade
commence à Senonches, une ancienne ville fortifiée des rois capétiens
menacés par les puissants ducs de Normandie. Il reste de cette période
un château austère et massif dont la porte principale est aussi un
donjon. Légué à la commune au début du 19ème siècle, on y aménagea une
école de garçons. Devenue trop exigüe pour accueillir tous les
élèves, en 1844, on préféra y installer une gendarmerie et une prison qui
fonctionnèrent jusqu'en 1965 ! Aujourd'hui c'est un musée consacré à
l'écologie des milieux forestiers et des métiers du bois et de la forêt.
Avant d'entrer dans les détails, un mot sur ce qui devrait séduire le
motard : des petites routes, des virages, des paysages sympas ! Pour un
peu, si je n'étais pas si jeune j'organiserais bien pour mes ainés une
concentre qui couvrirait le Perche, la Suisse Normande et les Alpes
mancelles...... Mais revenons à nos moutons : on est maintenant à
Rémalard qu'on va contourner par le nord pour attaquer un petit jardinage qui
nous emmènera jusqu'aux
manoirs de Lormarin et Courboyer, ce dernier étant en même temps la
"Maison du Parc Régional". Le manoir de Lormarin date du milieu du 16ème siècle.
Avec ses deux grosses tours, ses dépendances, son fournil, il offre aux
visiteurs une architecture remarquable. On peut y séjourner et vu
l'espace et les bâtiments on doit même pouvoir mettre sa moto à l'abri.
Quelques kilomètres plus loin, on arrive au manoir de Courboyer. Erigé à peu près à la même époque que Lormarin,
c'est un beau bâtiment. Il faut
dire qu'il a récemment bénéficié d'une rénovation des charpentes et
des toitures. Indépendamment de sa vocation d'animation et de gestion du
PNR, il accueille régulièrement des
expositions et présente de nombreux documents qui retracent l'histoire,
la culture et les traditions de la région. Côté parc, huit kilomètres de sentiers permettent de
découvrir le domaine avec ses mares, son étang, ses prés fréquentés par
les
vaches et les percherons, son rucher conservatoire, son potager etc. On a
même pensé à mettre en place des espaces pique-niques. Les manoirs
sont nombreux dans le Perche mais s'il fallait n'en visiter que deux, ça
serait ceux-là. Après Mamers qu'on contourne par le nord, un arrêt
s'impose dans le petit village de La Perrière. Fut un temps pas si
lointain, dans les années 1960-1970, on aurait certes trouvé charmant ce
petit village mais sans plus. Ce sont les parisiens qui en ont fait ce
qu'il est devenu aujourd'hui et qu'on nomme grâce à eux, "la perle du
Perche". L'explication tient aux techniques de construction et très
précisément aux matériaux utilisés par les anciens pour... cacher les
pierres de construction. Dans ces années-là, qui précèdent l'arrivée des parisiens, une
maison n'était pas terminée si les façades n'avaient pas été crépies ou
recouvertes d'un mortier taloché. Peu importait que les pierres
utilisées dans ce village soient des "pierres de roussard", un grès
ferrugineux aux belles couleurs roussâtres. Le percheron n'en n'avait
cure ! (eh oui les
habitants du Perche sont aussi appelés percherons et percheronnes)
: il fallait cacher la pierre ! Sur ce, le
colonisateur parisien
ayant fait sienne la formule "lapidaire" de César : veni, vidi, vici, il s'est mis à
dénuder frénétiquement ces façades... qui ne demandaient qu'à montrer leurs dessous et
ce faisant, c'est lui qui a fait de La Perrière un des plus beaux
village de France. Merci les parisiens ! Un bémol cependant : un petit
noyau dur de Perriérois fait encore de la résistance. Dans le village,
ça vaut le coup de pousser jusqu'au site de l'Eperon qui offre un joli panorama sur la Sarthe et la forêt de Perseigne.
Pour atteindre Bellême on empreinte une petite départementale qui
longe une forêt réputée pour ses chênes. Jadis on les exploitait pour fabriquer les mâts des navires de la
marine royale. Les Bellêmois sont d'ailleurs très fiers de posséder un
des plus anciens et plus grands chênes de France : surnommé le chêne de
l'Ecole, il avait été planté en 1666 sous le règne de Louis 14. Sa
circonférence est de 4,50 mètres et sa hauteur de 42 mètres ! Bellême
est une jolie petite ville dont l'héritage médiéval est toujours présent
avec l'imposant porche de l'ancienne forteresse ; la rue "Ville close"
avec ses pavés et ses belles façades colorées ; les anciennes douves
près de l'office du tourisme. Sur les petites blanches qui mènent à
la Ferté-Bernard, un crochet permet de jeter un oeil sur le manoir
de la Fresnaye qui est probablement le plus ancien du Perche. C'est une
forteresse qui avait eu une certaine importance pendant la guerre de
cent ans. Il possède une herse, deux tours et un donjon et il se visite
! Depuis la D638 on y accède par un chemin non goudronné mais qu'on se
rassure... très fréquentable, même avec une grosse BM. A la Ferté-Bernard on quitte le PNR.
J'aime bien cette ville et j'y ai mes habitudes, en particuler en face
de l'église du Marais où je m'installe à la terrasse de la brasserie du...
marais. L'itinéraire du retour vers
Senonches est un peu compliqué et n'emprunte pratiquement que des
petites départementales. Merci le GPS sans lequel j'y serais encore. A
Thiron-Gardais, il faut obligatoirement faire une pause touristique chez
Stéphane Berne qui avait accepté de racheter l'ancien Collège royal et
militaire sur le point de devenir une ruine. Créé en 1630 par un des
fils d'Henri IV, il accueillait des jeunes nobles désargentés qui y
recevait une éducation. Stéphane Berne en a fait un musée qui retrace la
vie des anciens pensionnaires. On peut également visiter l'église
abbatiale et ses jardins qui abritent des arbres multi-centenaires, un
labyrinthe et une serre.
|
ITINERAIRE (223 kms) |
Senonches
|
(Château-Musée)
|
Moutiers-au-Perche |
D20, D280 |
Rémalard en Perche |
D920 |
Dancé |
D11 |
Perche-en-Nocé |
D283, D625, D9 (Manoir
de Lormarin) |
Colonard-Corubert |
D9 (Manoir de Courboyer - Maison du Parc) |
Mauves-sur Huisne |
D9 |
Pin-la-Garenne |
D256 |
Bellavilliers |
D630 (Manoir de la Pellonnière) |
Pervenchères |
D7, D27 (Manoir de Vauvineux) |
Saint-Julien-sur-Sarthe |
D27, D275 |
Mamers |
D653,
D4 |
La Perrière |
D931, D210 |
Bellême |
D644, D955 |
La Ferté-Bernard |
D285, D7, D36 |
Coudray-au-Perche |
D153, D136, D627, D124 |
Beaumont-les-Autels |
D371, D124, D5 |
Thiron-Gardais |
D5 (musée : collège militaire et ancienne
abbaye) |
Frétigny |
D5 |
Coulonges-les-Sablons |
D5, D923, D143, D287 |
La Madeleine-Bouvet |
D621, D620, D918, D36 |
Senonches |
D920, D613, D280, D140, D25 |
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